
Philippe Parrot
Avaleur d'idées, Tricoteur de mots, Agenceur de rimes !
Mais aussi, Traqueur d'émois et d'échappées...
PROCHAIN « DE BRIC ET DE BROC » 43
DIMANCHE 11 JUIN 2023
De bric et de broc 42
Vivre aujourd’hui, en Macronie,
Les yeux rivés sur nos smartphones,
À ne songer qu’à nos nombrils, dans le déni
De nos devoirs, y-a-t-il un « Sage » qui cautionne ?
En citoyens déboussolés, à voir tant de drames dans les médias,
Comment sentir encore en nous cette force vive, cette folle foi
En un destin quand l’avenir nous effraie au moindre pas ?
Et l’arrogance de nos élites, désarmante à chaque fois.
« Une Terre… détruite par nos seules mains !
Un monde… marchand, aberrant au final !
Des ressources... épuisées dès demain !
Un climat… chaud et sec, bientôt fatal ! »
Qui donc nous montrerait, trop formatés pour le trouver,
Un chemin de traverse, caché sous de hautes futaies,
Ignoré des Nantis où, sur l’écorce des arbres, gravée
À coups de hache, se lirait cette invite : « Arrêtez ! » ?
Transfigurés par l’appel, chavirés par le bruissement des feuilles,
Un souffle pénétrerait nos cœurs et — nos êtres libérés — nous
Oserions croire qu’à fuir Spectacles et Faux-semblants, au seuil
D’une autre vie, contemplative et sobre, nul ne serait plus à genoux.
Hélas, ce n’est qu’un rêve
— Alimenté par de vains idéaux —
Qui nous poursuivra sans trêve
Jusqu’à l’émergence du Chaos !
Poème écrit le 27/05/2023
par Philippe Parrot ©
Dernières années de sursis avant le chaos...(YouTube)
* * * *
De bric et de broc 41
Deux gouttes de sang
De ton ventre innocent
Ont perlé, sans préavis,
Pour célébrer la Vie !
À glisser entre tes jambes, palpitant
Ton cœur a oublié le cours du Temps.
Leur chaleur a répandu dans ta chair
La brusque envie de t’ancrer à la terre.
Tous ces possibles qu’elles laissent voir,
Ce sont tant d’innombrables espoirs…
Toutes ces amours qu’elles légitiment,
Ce sont tant d’élans intimes…
Passées ta gêne et ta surprise,
Empresse-toi de lâcher prise !
Brûlantes marques de ta jeunesse,
Elles t’invitent à de grisantes liesses.
Et, à tes pieds, soudain j’ai vu — fixée par quelle racine —
Apparaître la tige grimpante… De rouges capucines !
Poème écrit le 13/05/2023
par Philippe Parrot ©
Premières règles. Marques d'une vie devant soi ! (YouTube)
* * * *
De bric et de broc 40
À servir et flatter l’immensité du Vide
Des cœurs frustrés et crédules,
Les consternants articles de la
Presse à scandale, torchés
Par la main paparazzienne
De pisseurs d’encre vendus,
Ne prisent comme seule lettre
Dans l’alphabet que les « Q » !
Se pourrait-il qu’un vendredi 13,
Au travers de leur trou de serrure
Où des yeux de crapaud les fixent
En train de saliver à mater, oui !, se
Pourrait-il qu’une porte s’ouvre enfin
Sur la chorale céleste d’anges rêveurs
Qui ne louangeraient, par pur esprit
De contradiction, que les « M » ?
Dans la lumière bleue des Cieux,
Ils étireraient leurs ailes tandis
Que deux satyres libidineux, de
Faction aux portes de l’Univers,
Pousseraient des cris guerriers.
Soûls des lumières des Ténèbres,
Ils exigeraient du Diable fornicateur
Qu’Il interdise les prêches sentimentalo-
Cosmiques de ces séraphins tous castrés.
Dans le silence de l’antichambre de la Salle
Des Âmes Perdues, les trous noirs versatiles
S’impatienteraient à trop attendre le passage
Furtif de l’Étoile du Nord, Filante et Salvatrice,
Prévu sur la Voie Lactée, au quai de l’Infini. Les
Oracles se tairaient et, la conscience tranquille,
Des bourreaux coupeurs de tête de lys iraient
Verser leurs larmes dans le lacrymatoire
En cristal de la maîtresse des Elfes.
Le drame de cette histoire débile
— Chacun le sait — c’est qu’à
Ne faire rire que les Fous
— Et encore ! — jamais
Rien ne changera.
Poème écrit le 29/04/2023
par Philippe Parrot ©
Une délirante histoire de « Q » et de « M »...YouTube
De bric et de broc 39
Haïku 1
Ô les bruits d’amour !
Doux appels aux oreilles
Des cœurs au printemps…
Haïku 2
Dis « Temps » ! Chérissons
Les vagues bleues de la mer !
Voie d’éternité.
Haïku 3
Souvent tes lèvres
Ont la saveur des fraises.
Du jardin, l’été !
Haïkus écrits le 17/04/2023
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 38
La marque de...
Tes pas sur la grève,
La vague l’a effacée.
L’insouciance de...
Tes rires dans les prés,
Le vent l’a balayée.
Le magnétisme de...
Tes yeux dans la lumière,
Les ténèbres l’ont masqué.
Quant à la chaleur de...
Tes propos à leur oreille,
Ils finiront par l’oublier.
Quant aux bienfaits de...
Tes actions dans leur vie,
Ils finiront par les taire.
Quant aux influences de...
Ton âme sur leur esprit,
Ils finiront par les nier.
Ainsi, comme tout autre, pour
Toujours partie, tu seras vite oubliée !
Heureusement qu’au tréfonds de mon cœur,
En poignants souvenirs, à jamais tu demeures !
Jusqu’à ce jour prochain où le Temps assassin,
Mon Heure-là, en finira avec Toi une bonne fois !
Poème écrit le 15/04/2023
par Philippe Parrot ©
Jusqu'à quand des souvenirs de toi ?
* * * *
De bric et de broc 37
Il est parti...
Avec émoi, ma voix,
Sans repère, se perd.
Quelle voie entrevoit
L’ami mis en terre ?
Une tristesse infinie
S’abat sur mon cœur.
Mon âme, dans le déni,
Se trahit par des pleurs.
Reste alors les souvenirs...
Pareils aux frêles fleurs,
Eux aussi, sans avenir,
Mourront à leur heure.
D’ici-là, oniriques relèves,
En images de notre enfance,
Tu te glisseras dans mes rêves,
Certaines nuits, dans le silence !
Jusqu’à ce jour banal où,
Te rejoignant, de guerre lasse,
Nous retrouverons, Là-Haut, le goût
De rire, parler et jouer. Sur notre Place !
À la mémoire d’Yves, ami d’enfance
Décédé le 23 mars 2023.
Poème écrit le 24/03/2023
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 36
Où que tu sois à cette heure,
Sache bien que tes paroles
Et leur force, ta silhouette
Et ton charme, ton choix
Et ton geste hantent
Ma mémoire !
Pourquoi vint ce jour
— Peu importe lequel,
Mais maudit s’il en est —
Où tu empruntas le chemin
Qui conduit au paradis,
Ou bien aux enfers ?
Dans mes songes,
Notre attachement,
— D’hier et d’à jamais —
Ne ressemble toujours
À aucun autre, d’ici
Ou d’ailleurs.
Ma route quant à moi
— À vivre ton absence,
À fuir ton silence —
Débouche sur une impasse.
Mes bras n’enserrent plus
Que le souffle du vent
Et le drap où je dors
Rappelle ton linceul.
Avec le Temps, finirai-je
Par triompher du manque
De Toi de Nous, ensemble ?
L’entends-tu qui s’emballe ?
Malgré le ciel bleu et le soleil-là,
Mon cœur las ne pourra accepter
Qu’aussi longtemps que je vivrai,
Nous ne puissions plus nous aimer !
Poème écrit le 19/03/2023
par Philippe Parrot ©
Pourquoi avoir mis fin à tes jours ?
* * * *
De bric et de broc 35
Il transpire ce mal-être que nul ne comprend,
Même quand il vient contre moi, l’air gauche,
Et qu’il s’épanche. Rarement au demeurant !
Il vit de ces violents tourments qui fauchent
Les élans juvéniles de mon cœur amoureux.
Pourtant, son regard d’éternel chien battu
M’émeut... À ne savoir qu’être malheureux,
Ne me trouve-t-il pas — comme unique vertu —
Que celle de l’accepter ainsi, sans vouloir
Le changer ? C’est vrai qu’il leur fait peur !
Avec les autres, à ne jamais essayer, couard,
De se lier d’amitié, il est son propre fossoyeur.
Néanmoins, quand — sur moi, amante incorrigible —
Il pose ses yeux mélancoliques, à voir son âme
— Nue et meurtrie — s’abîmer dans l’Indicible,
J’avoue qu’il touche, en moi, la femme.
Car, sans pouvoir l’expliquer, j’apprécie
Les trop humaines failles de cet homme,
Étranger à lui-même, qui, à n’être pas d’ici,
Et encore moins d’ailleurs, s’adonne à l’opium.
Fascinée par la puissance de ses destructrices voies,
Je souhaiterais qu’il me fasse découvrir les abysses
Noirs de ce monde de l’esprit que lui seul entrevoit,
Prête à faire miennes, en indéfectible complice,
Les sombres vérités que discerne sa conscience.
Mais, quand je le prie de m’emmener là-bas,
Afin d’y être ensemble, envahi de défiance
Envers ma requête, il ne me répond pas.
Poème écrit le 05/03/2023
par Philippe Parrot ©
Femme amoureuse d'un homme blessé...
* * * *
De bric et de broc 34
Tes mains sur mes seins
Chavirent mon corps...
Troublée ─ à dessein ─
Je te crie : « Encore ! »
Troublée ─ à dessein ─
Mes bras t’enserrent.
À me rire des Saints,
J’irai droit en Enfer...
À me rire des Saints,
Mon esprit se rebelle...
Mais mes sens sans fin
Me donnent des ailes.
Mais mes sens sans fin
Sur le lit où l’on s’aime
Attisent tant mes faims
Qu’il cède tout de même.
Attisent tant mes faims
Ces folles soirées d’été
Que je sais que demain,
Elles sauront me hanter.
Poème écrit le 19/02/2023
par Philippe Parrot ©
Fugace amour d'été entre deux estivantes...
* * * *
De bric et de broc 33
Dis ! « Mon Cœur », j’aimerais tant
Qu’à l’unisson, à palpiter sans trêve,
L’existence nous offre assez de Temps
Pour réaliser ensemble tous mes rêves !
Avec toi, « Mon Cœur », au fil d’innombrables printemps,
Marcher dans un sentier et, sous la brise légère, tressaillir
À voir parmi les herbes les tout premiers coucous. Éclatants.
Et m’ébahir d’observer à mes pieds la Vie, dans un élan, jaillir...
Avec toi, « Mon Cœur », au fil d’innombrables étés,
Courir parmi les blés, bras nus fouettés par les épis,
Sous un soleil de plomb, ravie d’être par lui pénétrée.
Et sauter, crier, exulter comme une gamine. Sans répit...
Avec toi, « Mon Cœur », au fil d’innombrables automnes,
Entendre dans les sous-bois épais les rauques brames
Des cerfs quand les biches, en hordes, se donnent.
Et moi de m’émouvoir à deviner ce qui se trame...
Avec toi, « Mon Cœur », au fil d’innombrables hivers,
Derrière une fenêtre, tout près d’un feu de cheminée,
Aimer voir tomber la neige sans souffrir du froid sévère,
Et comprendre, à l’abri du blizzard, qu’il est doux d’être née...
Hélas, à ne pouvoir savoir si, vieille femme, tu me seras encore fidèle,
À ne pouvoir savoir si — trop tôt et sans façon ! — tu ne me lâcheras pas,
Ne me reste, « Mon Cœur », qu’à aller haut et loin ! Pareille aux hirondelles
En quête d’ivresse et d’horizon qui se soûlent d’éther sans songer au trépas !
Poème écrit le 05/02/2023
par Philippe Parrot ©
Supplique !
* * * *
De bric et de broc 32
Chaque matin, aux premières lueurs du jour,
Elle se lève. Chacun le sait, elle va vers la jetée
Où les vagues avec fracas s’écrasent depuis toujours
Pour fixer l’horizon et ton retour, avant tous, le fêter.
Son regard ne s’attache pas aux albatros nerveux,
Ni au soleil levant, encore moins au vent fort
Qui fouette son visage et soulève ses cheveux
Mais… à la voile blanche qui te ramènera au port.
Depuis tant d’années qu’elle attend ce moment,
Ses yeux se sont usés à scruter le Lointain. Vieillie,
Elle ne voit plus très bien et seuls, à tout instant,
Ses souvenirs l’aident à te sentir près d’elle, recueillie.
Au terme du pèlerinage, amoureuse et patiente,
Elle jettera, emporté par les flots, un bouquet
De plantes arrachées près des sentiers en pente.
Avant de revenir demain, hantée par ton visage gai !
Et, une fois encore, dispersées par la houle,
Ses fleurs t’honoreront au Large, loin des foules.
Poème écrit le 22/01/2023
par Philippe Parrot ©
Une femme au bord de la jetée...
* * * *
De bric et de broc 31
La photographie, c'est l'art de faire dire
à l'instant ce que l’œil veut faire voir du monde.
Texte écrit le 08/01/2023
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 30
Rêvons ! Fermons les yeux !
Nous verrons, l’air joyeux,
Surgir l’onirique personne
À laquelle on se donne...
Romance sans paroles
D’un amour qui s’envole.
Parce que c’est un rêve
— Une chimère qui, sans trêve,
Traverse, avec grâce, l’horizon
Étouffant de nos froides raisons —
Elle ressemble à quelqu’ange,
Séduisant mais étrange.
Parce que c’est un mirage
— Une oasis qui chasse les orages
De nos vies souvent dans l’impasse —
Dis, créature échappée d’une nasse,
Inviterais-tu, en silence, nos cœurs
À retrouver leurs vieilles ardeurs ?
Va ! Adonnons-nous aux songes !
Si doux, avec bonheur, ils rongent
Parce qu’ils pénètrent nos êtres
Et nous sauvent du paraître !
Laissons-les nous envahir !
Sur nos visages, un sourire.
Poème écrit le 08/01/2023
par Philippe Parrot ©
Ô douceur des chimères !
De bric et de broc 29
Une étoile sur la grève,
— Chue à pleine vitesse —
Dispense sans trêve
Son infinie tristesse.
Son infinie tristesse
— Coupée des voies célestes —
Bouleverse avec rudesse
Mon âme en reste.
Mon âme en reste,
À la voir s’éteindre
Sans quémander un geste,
Pousse mon être à la plaindre.
Hélas, sur le sable, je le sais,
Au milieu du vent et des embruns,
Jamais, venue d’un trop lointain passé,
Je ne toucherai son cœur d’airain…
Poème écrit le 11/12/2022
par Philippe Parrot ©
Une étoile sur la plage ! (YouTube)
* * * *
De bric et de broc 28
Une vie qui suit le mauvais rail
Et voilà un destin qui déraille !
Un mercenaire avec son attirail
Charge sous le feu de la mitraille
Et tombe, à l’air ses entrailles...
Sa maîtresse qu’ils raillent,
Dans la lumière d’un vitrail,
Caresse d’un chien le poitrail
Et pleure durant les funérailles.
Tous voient ses lèvres de corail
Trembler face au regard du sérail.
Sa tombe recouverte de pierraille,
Cachée derrière une haute muraille,
On l’oubliera. Même ceux qui braillent !
Poème écrit le 04/12/2022
par Philippe Parrot ©
Triste fin ! (Vidéo YouTube)
* * * *
De bric et de broc 27
Au crépuscule
Dans le ciel rougeoyant
S’étire une flopée de nuages
En strates larges et sombres
Qui zèbrent l’horizon
Rivé à l’Infini…
Une corneille pleure
Le jour qui se dissout
Dans le Temps suspendu.
Passe une mère, avec
Ses enfants, qui sourit…
Au sommet du Calvaire,
Crucifié, mourant
Et tête basse, il attend
Près d’un buisson ardent.
Quant à moi, ébahi,
Je cherche à discerner
La magie de ce lieu
Que nos yeux aveuglés
Par bien trop de paillettes
Ne savent plus entrevoir,
Pas même à nos pieds,
Dans les flaques argentées
Qui poétisent les chemins
Aux relents d’amours mortes !
Poème écrit le 30/11/2022
par Philippe Parrot ©
Couchant ! (Vidéo YouTube)
* * * *
De bric et de broc 26
Dans le bric-à-brac du grenier
Qui fait trop ployer ton cœur
Sous le poids hétéroclite
De choses mémorielles,
— Cadavres du Passé glacés
Par le vent froid du crépuscule
De ton corps qui sent venir la Nuit —
Pour qu’elles ne dévorent plus
— Ces braises d’Autrefois ! —
Tes pensées, tes pieds et
Tes jambes ont renoncé
À gravir le raide escalier
Qui mène à ce musée…
Y errer trop longtemps
Pour fixer ces vestiges
Ou toucher ces reliques,
— Loin de redonner vie
Aux êtres disparus
Cachés en filigrane là —
Te détruirait, tu le sais...
À cause de leur silence,
Tu entendrais trop bien
L’appel des Ténèbres
Et — dans ton âme —
Rimerait vite avec vie
L’insondable néant.
Écrit le 27/11/2022 par
philippe-parrot-auteur.com ©
philippeparrotpoesie.com
* * * *
De bric et de broc 25
Les fleurs dispensent
À travers leur fragrance
Leur indicible essence
Dans l’air des champs...
À l’heure du couchant,
Les oiseaux et leur chant
Ravissent les âmes noires
Des êtres qui n’osent croire,
Privés d’allant pour voir !
La mélancolie s’installe,
Alors, face au destin fatal
De leur cœur de métal…
Ne leur reste que des bris
De rêves qui, à finir en débris,
Ne trouveront plus d’autres abris
Qu’au sein des vagues sur la plage.
Lesquelles, au terme de leur voyage,
Se noieront dans l’infini paysage !
Poème écrit le 19/11/2022
par Philippe Parrot ©
Que reste-t-il des rêves des âmes noires ? (YouTube)
De bric et de broc 24
Des souvenirs à jamais !
Ton sourire à la gare,
En ce matin de mai.
L’éclat dans ton regard
À la seconde où je t’enlace.
Instant magique d’un parfum
Et ses fragrances qui délassent.
Notre baiser, le premier, sans fin !
Poème écrit le 13/11/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 23
La guerre ! Nul n’en veut.
Pourtant, les hommes s’arment
Dés que les bombes, sous leurs yeux,
Font entendre leur vacarme.
Les « jeunes » désemparés n’ont alors
Plus d’autre morbide échappatoire
Que de prêcher la haine, sans remords,
Pour transcender leurs déboires..
Ils partent vite au front, « remontés »,
Convaincus au nom des libertés
Que leur vie vaudra d’être conté
Quand, massacrés, on louera leur fierté.
Plus tard, au clair de lune, aux abords
Des routes et des bois, les moineaux,
Quant à eux, chanteront-ils ces morts
Vite oubliés, au doigt sans anneau ?
Poème écrit le 04/11/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 22
La mer emporte au loin
— Comme le vent la feuille —
Les âmes des Malouins !
C’est l’heure de faire le deuil
Des marins au grand cœur
Noyés dans les abysses.
Pleurent-ils sans rancœur
Ces moments de délice
Qu’ils gardent en mémoire :
Les paroles, les caresses
Dites ou faites dans le noir
D’une épouse ou maîtresse ?
Pour ces êtres qui dérivent
Dans les courants marins,
Les écueils qu’ils esquivent
Briseront demain leurs reins…
Honorons ces héros disparus,
Morts pour de belles raisons !
Au port, si bourrus !
Dans l’œil, tant d’horizons...
Poème écrit le 27/10/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 21
Nous marchions dans un parc désert,
Toi si loquace et moi peu disert.
Les gens s’étonnaient que l’on erre
Comme deux amants qui s’affairent
À croire au Futur sans en avoir l’air.
Tu t’es assise près d’un kiosque, par terre.
Surpris, je t’ai regardée et, surtout, laissé faire…
Tu as ôté tes escarpins d’une manière singulière
Que même ont rougi les feuilles des lierres.
Quant à moi, j’ai cessé d’être de pierre...
Une hirondelle dans le ciel, saoule d’éther.
Un cygne dans l’étang, gracieux mais solitaire.
Des chiens en laisse, suivis de leur propriétaire.
Des pies et des corneilles, toutes célibataires.
Les bêtes fêtaient nos amours prolétaires.
Je t’ai vite rejointe et j’ai alors osé...
J’ai pris tes fins orteils au soleil exposés
Et je les ai caressés, l’air faussement posé.
T’en souviens-tu ? Nos yeux se sont croisés
Et le temps s’est arrêté comme s’il pavoisait.
Plus loin, une mélodie composée
Par un slameur au talent supposé
Évoquait, à deux doigts d’exploser,
Notre banlieue qui, souvent, fait causer
Avec ses barres qui m’ont toujours écrasé.
Et ton corsage échancré trop évasé…
Et ton franc sourire qui m’apprivoisait…
Et tes paroles avec leur chantant phrasé…
Cette matinée et nos émois, à jamais mémorisés,
Ont rasséréné mon cœur, rebelle jusqu’à la nausée.
Poème écrit le 23/10/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 20
Une jeune passante dans la rue
Laisse dans son sillage
Le parfum incongru
D’une fleur sauvage.
Le parfum incongru
Pénètre les narines
D’un vieil homme ventru,
À l’humeur chagrine.
D’un vieil homme ventru,
Nourri de ses seuls rêves
Qui le rendent bourru,
Qu’attendre, sinon qu’il crève ?
Qui le rendent bourru ?
Ces ans qui ont passé
Comme l’eau dans un ru
Et le laissent angoissé !
Comme l’eau dans un ru,
Ses souvenirs le fuient
Et — le jour disparu —
Il sait… qu’avec la nuit
Viendra le regret,
Teinté de mélancolie,
De son enfance — bon gré
Mal gré — perdue pour la vie.
Poème écrit le 08/10/2022
par Philippe Parrot ©
De bric et de broc 19
Une vie n’est
Qu’un journal
De bord... Au fil
De chaque page,
La chronique
Sans fard
D’une mort
Annoncée !
Poème écrit le 02/10/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 18
Elle sait si bien parler le langage des yeux
Que j’en oublie les mots, allongé non loin d’elle.
Sa beauté me confond. Il me pousse des ailes
Et mon cœur bénit ce bel instant précieux.
Au bord de la grève, l’aube estivale m’éveille.
Ma main dans l’espace dessine des horizons
Lointains. En rêve, ils mènent à une maison.
Un jeune chien la garde, aux tombantes oreilles.
Elle raconte avec les vagues l’histoire de sa vie.
Mon âme se soûle de sa présence magique.
Elle mène si bien la danse, bannissant ma logique,
Que je nage dans le bonheur à la savoir inassouvie.
Elle se livre avec passion à chacun de ses assauts
Et me fait penser aux charges des amazones
Qui hantent l’imaginaire des peuples sans icône.
Aussi véhéments qu’elle, ils n’ont ni reine ni vassaux.
Je lui avoue l’aimer plus qu’il ne faudrait,
D’un inconditionnel amour qui m’ancre
À ses sauvages attraits. Dans l’encre
De mes aveux, trouvera-t-elle quelqu’intérêt ?
Tremblant, j’ai peur de ses frasques amères.
Elles rongent mon esprit, l’esprit des hommes
Qu’elles effraient. Continue d’être, en somme,
Celle qu’on adule et craint. Et qu’on nomme : la « Mer » !
Poème écrit le 17/09/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 17
Chaque aube
— Assis sur
Le seuil
De la porte —
Face au jardin,
Il aime écouter
Les silences
Lui parler.
Poème écrit le 13/08/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 16
L’homme
Se convainc
Que les mots
« Sortent » de sa
Bouche pour mieux
Se cacher à lui-même
Qu’ils ne font, en fait,
Que passer par elle.
Poème écrit le 16/07/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 15
L’Œil a cessé d’observer les pas
Des hommes à la dérive,
Des bêtes dans l’errance,
Aux corps dénutris...
Sa pupille ne se dilate plus
Au dedans de l’orbite.
Notre ère touche à sa fin
Et dans la fournaise
Des canicules
Et le chaos
Des pénuries…. nos
Rêves s’abîment
Dans les étoiles muettes,
Vains miroirs à espoirs.
Total désenchantement !
Indicible anxiété !
Guerres et tueries,
Pénuries et pillages,
Désordre et anarchie...
Sur nos écrans, déjà
Des images d’aujourd’hui
Annoncent les chaos de
Demain. Et...
À ne plus vouloir voir,
« Œil », tu obliges le Cœur
À renier l’abandon
Et l’Esprit à taire
Les mots
Sur le bout
De nos langues.
Faudrait-il
Donc tourner
— Avant l’Heure —
L’ultime Page
Du Livre-de-la-Vie,
Ou se cacher
Dans quelques
Pleins et déliés
Qui inviteraient
Encore à...
Croire ?
De l’autre côté du jour,
Sur l’autre versant de la nuit,
Que se fomente-t-il ?
L’Œil n’en sait, hélas,
Fichtrement rien
Mais…
Il faut faire avec.
Poème écrit le 12/07/2022
par Philippe Parrot ©
De bric et de broc 14
Attendrons-nous longtemps
Encore l’asséchement des étangs,
Au risque d’oublier qu’en leur fond gisent
Les âmes des amants noyés, jadis trop éprises,
Croupissant dans ces eaux... Avec le réchauffement,
Dès qu’ils seront à sec, nous autres, avec acharnement,
Chercherons dans la vase putride, avant qu’elle ne durcisse,
Les traces de leur passion, sans issue, vouée au sacrifice.
Et qu’importe que le vent, au gré de ses courants,
Tourbillonnants, éparpille dans le bleu inspirant
Du ciel le souffle de ces amours illégitimes
D’antan, vécues en secret mais sublimes.
À retrouver les chaînes que les liaient
L’un à l’autre, toutes rouillées,
Nos chagrins de la vie,
Sans aucun préavis,
Referont-ils surface ?
Puisque rien ne s’efface.
Poème écrit le 10/07/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 13
Malgré
La vie,
Toujours
S’obstiner
À discerner,
En toute chose,
Son indicible...
Beauté cachée.
Poème écrit le 08/07/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 12
L’homme est irrémédiablement un loup pour l’homme
Dès lors aucun individu sensé n’oserait soutenir que
Par pure compassion il fait parfois de belles choses
Même les manuels d’histoire nous enseignent que
Tout ce qu’il entreprend conduit à enfanter le Mal
Qui donc voudrait s’entêter à croire bêtement que
Son comportement au fil des siècles peut changer
Au vu de ses dires et de ses actes il ne vaut rien
Beaucoup ont d’ailleurs cessé d’affirmer que
Son implantation planétaire est bénéfique
Tant de preuves et de faits le démontrent
Son passage ici-bas est vraiment inutile
Et ce serait immature de proclamer que
L’être humain est une altruiste créature
Poème à lire de haut en bas,
Puis de bas en haut,
Écrit le 28/06/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 11
T’ôter ton bikini
Quand le mien l’est déjà,
— Mon haut jeté au loin,
Mon bas minimaliste,
Suspendu à la branche
D’un saule protecteur —
Comme j’en rêvais
De cette folle hardiesse !
C’est l’été, le mois d’août
Loin des plages estivales...
En vacances ensemble
Dans un coin isolé,
Nous sommes étendues
Sur la rive sableuse
Du bras mort ombragé
D’un cours d’eau !
Et toi qui ne dis mot
Et me laisses te toucher…
Et moi qui ose enfin
Et te dévore des yeux...
À nous savoir pareilles
En corps et émotions,
En désirs et attentes,
Cette belle évidence
Fait battre la chamade
À nos cœurs juvéniles.
Nos peurs disparaissent…
Nos envies s’impatientent…
À caresser tes seins,
Hâlés et généreux...
À effleurer ton ventre,
Diaphane et plat, coincé
Entre tes hanches étroites…
À entrouvrir tes cuisses,
Offertes et pantelantes...
À entrer dans une danse,
De sabbat, qui nous rend
Toutes deux « possédées »,
Voilà que, tout à coup,
Tes halètements sonores
Exacerbent mes sens
Tandis que tes paupières
Closes à demi, à trahir
Plaisirs et lâcher prise,
M’incitent à plus d’audaces.
Amantes emportées
Dans un maelstrom d’émois,
Nos peaux frémissantes,
Nos membres électrisés,
Nos bouches brûlantes
Et nos mains enfiévrées
Nous plongent dans un monde
Où l’abandon des chairs
Et l’ivresse des esprits
Nous poussent à nous « manger »
Avec l’avidité de lionnes affamées.
Et j’avale gloutonnement
Tes tétons turgescents
Et t’ingères goulûment
Mes lèvres empourprées...
Et je bois tes humeurs
Qui sourdent de tes entrailles
Et tu t’abreuves aux miennes…
Et mes doigts s’abîment
Dans ton vagin
Tout moite tandis
Que les tiens,
Enhardis, étreignent
Mon clitoris…
Et… dans la puissance
De nos égarements,
Ton regard est folie
Et le mien damnation.
Et… dans la confusion
De nos sentiments
Et... dans l’impétuosité
De nos ébats,
Et… dans la révélation
De nos natures,
Nous ressentons
— Nos êtres transfigurés ! —
Nos âmes, jusqu’alors esseulées
En quête de Celle Manquante,
Se fondre l’une dans l’autre…
Au moment si magique
D’un orgasme soudain,
Conjointement partagé !
Poème écrit le 24/06/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 10
L’étroit sentier serpente
Le long des flancs abrupts
De la « Montagne Alpine ».
Tracé creusé, mains nus,
Dans la masse de pierres,
Des siècles auparavant,
L’illustre voie royale
Vers des aires azurées
Hante l’esprit des hommes
Tenaillés par le doute,
En quête de Salut.
Décidé à étreindre
Dans tes bras incrédules
Tant de silence divin,
Tant de lumière céleste,
Tu t’es promis de graver,
― À jamais ― au fond
De ta rétine, la dangerosité
D’un chemin rédempteur
Qui joue avec la Mort.
Fais que tes pieds
Ne glissent pas,
Coté précipice,
Ton corps jeté
Dans le vide !
Et veille à arracher
La gangue de ton âme
Qui t’ôte tout courage !
Lorsque tu entendras
Le glatissement de l’aigle
Volant en larges cercles
Au-dessus de la cime
Que tu auras conquise,
Tu comprendras alors
Avoir atteint le « Portail »,
― D’une virginale blancheur,
Si difficile d’accès ! ―
Qui ouvre sur l’Infini.
Dès lors : à Toi, l’Éternité !
Poème écrit le 20/06//2022
par Philippe Parrot ©
De bric et de broc 9
La grève aime sentir les « Vagues »
S’écraser sur les galets de la plage,
À l’heure où le soleil, au zénith,
― Bel hôte solaire et conquérant ―
Darde sur les baigneurs
Ses rayons verticaux,
Accablants et brûlants,
Qui annihilent toute pensée.
« Elles » rafraîchissent tant !
Niché en haut de la falaise,
L’albatros voue au vent
Un singulier amour.
À l’instant de l’envol,
Quand il déploie ses ailes,
Il rend grâce à son « Souffle »
Qui, seul, sait le porter vers
Des contrées célestes.
« Il » élève tellement !
Accompagnés au loin
Par un chien dans l’errance,
Sur le chemin côtier
Qui traverse la lande
Où prospèrent des genêts,
Marchent d’un bon pas
Deux êtres vers le « Port »,
Porte ouverte vers l’Ailleurs.
« Il » suscite maints espoirs !
Forts de quels sentiments,
Ils se tiennent par la main.
Leur étreinte touchante,
― Inexplicable en soi ―
Chasserait-elle le « Passé » :
Les chimères de l’enfance,
Les enjeux de l’âge mûr ?
« Il » semble vraiment peser !
À trop bien se comprendre
― En équipage soudé d’un
Navire qui prend l’eau ―
Dériveraient-ils ensemble
Vers la faille d’un « Temps »
Où plus rien ne bougerait,
Pas même leur cœur battant ?
Suspendu à leur projet,
« Il » semble les attendre !
À courir après quoi,
― Antidote à la mort ! ―
À devoir nous croiser,
À nos regards échangés
J’ai perçu quels hauts « Murs »
Enferment chaque conscience
Dans le champ bien trop clos
D’impénétrables egos.
« Ils » brisent nos élans !
« Dites ! Les étoiles de mer
― Océanes chairs des dieux ―
Veilleront-elles sur eux ? »
Poème écrit le 18/06/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 8
Le meilleur
De soi-même
Ne serait-il pas
Dans « ces » vies
— Toutes entrevues
Et souhaitables —
Que l’on n’a, pourtant,
Jamais osé vivre ?
Poème écrit le 15/06/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 7
Dans le maelstrom du Temps
Prise dans ses tourbillons,
La chair n’a d’autre issue
Que de finir « Poussières »…
Légères et aériennes,
« Elles » s’éparpillent au vent,
Se mêlent aux nuages
Avant de s’agencer
— Atomes libérés, soumis
Au fruit de quel Hasard ? —
En des combinaisons nouvelles
Dans les brumes d’une aube,
Dans les lumières d’un jour,
Dans les ombres d’un soir,
Offrant à une Matière
Ou même à un Vivant
L’opportunité d’être,
Sous quelque Forme autre,
Pour une durée donnée,
Élément de ce Monde…
Ainsi, tandis que le soleil
Réchauffe nos cœurs crédules,
La Vie dans son foisonnement
— Absurde et incessant !—
Cautionne sans retenue
Ces changements perpétuels,
Ces avatars géniaux,
Ces mutations grandioses.
Et toi qui suis ta route,
Et lui qui va son chemin,
Et moi qui erre en vain,
Nous tous, chanceux vivants,
Conscients du privilège
De jouir encore d’un corps,
Nous allons de l’avant
Sur nos voies incertaines,
Laissant dans nos sillages
De poignants souvenirs
Qui nourrissent nos émois,
Éveillent nos consciences
Et éclairent nos « demain ».
Désireux à tout prix
D’occulter constamment,
Par cette mémoire vive,
Ce mortifère moment
— Qui adviendra bientôt —
Où il n’y aura plus de soi…
Que des « Restes ».
Poème écrit le 13/06/2022
par Philippe Parrot ©
* * * *
De bric et de broc 6
Deux colorés transats
Chaque été sur la plage,
— Au confort spartiate —
Attendent la venue
Des corps presque nus
Des amants de passage...
Grisés par les embruns
Qui viennent jusqu’à eux
— Portés par l’air marin —
Quand leurs mains moites,
Fébriles, se joignent à la hâte,
Ils s’offrent au soleil. Heureux !
Et, ils demeurent là,
Bercés par les vagues
Qui ne mettent nul holà
Aux mots doux échangés,
Aux émois sourds partagés.
Épris, deux cœurs divaguent...
Poème écrit le 10/06/2022
par Philippe Parrot ©