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Des gares, à la croisée de nos destins...

Photo du rédacteur: Philippe ParrotPhilippe Parrot

Dernière mise à jour : 1 janv. 2021


La gare : un no man's land magique

Une gare n’est rien d’autre qu’une immense « Salle des Pas Perdus » où des centaines de voyageurs transitent quotidiennement par obligation comme par plaisir. À cette occasion, chacun perçoit cet espace impersonnel comme une invisible frontière qui sépare deux territoires : celui où l’on n’est déjà plus là et celui vers lequel on se rend. No man’s land urbain, ce point de passage obligé d’un univers à l’autre cristallise donc, dans une même perception contradictoire, et la nostalgie du « d’où je viens », synonyme de passé, et l’enthousiasme du « où je vais », porteur d’avenir.

De ce fait, la gare est un lieu étrangement magique qui, ancré dans le monde, nous permet néanmoins de quitter la réalité : notre ici-et-maintenant, pour anticiper autre chose avant l’heure : notre ailleurs-et-demain… Et, mieux que quiconque, les amoureux le savent qui s’embrassent sur les quais, envahis par le trouble qu’occasionne un tel ressenti !


La gare : théâtre d'existences...


S’asseoir sur un banc, dans la Salle des Pas Perdus d’une gare, c’est comme aller au théâtre, sauf que la scène qui vous fait face, ne surplombe pas le parterre… Au beau milieu des voyageurs, nonchalants ou non, détendus ou non, heureux ou non, vous êtes bel et bien sur les planches, participant au même titre que les autres à ce ballet incessant de vies qui se croisent et se frôlent sans jamais se rencontrer, toutes trop absorbées par les impératifs de l’instant présent.

Alors, au centre de cette marée humaine, sans obligation aucune, il est plaisant de prendre le temps d’observer ces inconnus pour tenter d’imaginer ce qu’ils se disent et pensent, ce qu’ils sont et ce qu’ils vivent, d’où ils viennent et où ils vont, et plus particulièrement les amoureux. En effet, aveuglés par leurs propres sentiments et bouleversés par la joie des retrouvailles ou, au contraire, par le désarroi de la séparation, ils sont bien les seuls à exprimer leurs émotions avec impétuosité, ne se souciant nullement de les trahir par des gestes que beaucoup jugeraient inconvenants. Voilà pourquoi, surprenants dans l’anonymat de cette foule en transhumance, on ne peut que vite les remarquer, touché et attendri par la spontanéité de leurs si sincères élans…


Philippe Parrot


Ci-dessous : Tous mes poèmes sur le thème des gares !



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